22/04/16 publié par LNTech
L’ISCAE est incontestablement un établissement d’enseignement supérieur public qui bénéficie d’une réputation d’excellence plus que méritée. La Directrice générale du Groupe ISCAE, Mme Nada BIAZ, explique ci-après les raisons d’une réputation et d’un succès d’un Groupe qui ne sont pas démentis depuis la fondation de l’institut à l’aube de la décennie 70.
La Nouvelle Tribune : Mme Biaz, vous êtes Directrice générale du Groupe ISCAE qui se déploie dans plusieurs villes du Maroc.
Pouvez-vous partager avec nos lecteurs votre premier bilan de la gestion d’un groupe d’écoles supérieures de commerce, sachant que vous en êtes la directrice générale depuis deux ans ?
Mme Nada Biaz : Effectivement, l’objectif initial du passage de l’ISCAE au Groupe ISCAE était de se déployer dans plusieurs villes de différentes régions du Royaume. Aujourd’hui, la nouvelle Stratégie ISCAE 2020 vise à se concentrer dans un premier temps sur le renforcement du positionnement qualitatif du label ISCAE, à travers les instituts déjà existants. En effet, nous avons toujours été un établissement extrêmement sélectif, un pôle d’excellence qui privilégie la qualité à la quantité.
Or, l’ouverture, dans le contexte actuel, de plusieurs instituts ne permettra pas d’assurer la régularité de la qualité.
En ce qui concerne le bilan de la gestion du Groupe, ces deux dernières années ont été marquées par une ouverture sans précédent sur l’international, à travers plusieurs conventions de partenariat avec des universités et Business Schools de renom.
Cette internationalisation a été rendue possible grâce au programme «English Path» qui consiste à élargir le choix des enseignements en langue anglaise.
La recherche s’est également développée depuis l’ouverture du Centre d’Etudes Doctorales en 2010.
En tant qu’ex-Lauréate de cette école, avez-vous pu mettre en place certaines exigences des élèves, telles qu’elles s’exprimaient déjà quand vous étiez sur les bancs de ce prestigieux institut supérieur ?
Les exigences de la nouvelle génération d’étudiants sont beaucoup plus élevées que celles de la nôtre. Nous avons en face des jeunes ultra connectés, au fait de ce que les universités les plus prestigieuses offrent tant sur le plan pédagogique que sur le plan de l’infrastructure, des services extra-académiques, vie de campus, etc… Pour répondre à leurs exigences, nous avons mis en place une politique de proximité, afin d’être à l’écoute de leurs besoins, dans la limite du raisonnable et pour être le plus réactif possible. Les étudiants expriment leurs attentes de différentes manières : à travers le BDE, les différentes associations et clubs d’étudiants, leur représentation au Conseil de l’Etablissement, les enquêtes que mène notre cellule Qualité, et à travers un open space dédié aux étudiants dans un esprit de «guichet unique» avec différents services : (scolarité, carrière et entreprise, hébergement, vie associative).
Par ailleurs, le fait que nous accueillons de plus en plus d’étudiants étrangers en échange sur nos campus nous oblige à être en veille permanente par rapport à ce qui se fait au niveau international et à anticiper les attentes.
Parce que le benchmark est une exigence aujourd’hui, avez-vous eu à mettre en place des nouveaux modes d’enseignement et de nouvelles disciplines à enseigner afin d’adapter l’ISCAE aux meilleures normes internationales en la matière ?
Les lauréats du Groupe ISCAE représentent l’élite de l’enseignement supérieur de management au Maroc et sont destinés à travailler dans un contexte global et en constante mutation.
Ainsi, l’ingénierie pédagogique est évolutive et tient compte des nouveaux besoins exprimés par les employeurs, mais aussi à travers le benchmark international. Nous avons actuellement mis en place une Direction Développement qui assure la veille stratégique et propose les mises à jour nécessaires de l’ingénierie
pédagogique, des contenus et des méthodes d’enseignement.
La tendance est de plus en plus à l’autonomisation des étudiants qui deviennent co-responsables de leur formation.
Quelles sont les filières de formation à l’étranger avec lesquelles l’ISCAE a des relations de partenariat ou d’échange ? Quelles sont celles qui homologuent le diplôme de vos écoles?
Nous avons des relations de partenariat académique avec une cinquantaine d’établissements étrangers. Ces partenariats permettent chaque année à plus de 140 étudiants de partir en échange, dans des Business Schools dans des pays de différents continents (France, Belgique, Espagne, Allemagne, Canada, Chine, Corée, Inde, Brésil, Mexique, Liban, Turquie, Croatie…). Nous accueillons également de plus en plus d’étudiants étrangers, depuis l’instauration du programme «English Path», en échange semestriel ou en «Summer School».
Nous sommes également en double diplomation avec Audéancia, Néoma, IESEG, ESC Dijon, Sup de Co Montpellier, Université de Lille 1…
Le concours d’entrée à l’ISCAE est très sélectif et pourtant les candidats sont chaque année plus nombreux, avez-vous apporté des aménagements à cette procédure de sélection ?
Etant un établissement à accès limité qui se différencie incontestablement par sa sélectivité, les différentes étapes du concours sont toutes extrêmement déterminantes. Dans les différents cycles académiques, à savoir la Grande Ecole, le Cycle d’Expertise Comptable et le Cycle Doctoral, le taux d’admission ne dépasse guère les 10% de candidatures déposées.
Pour les candidats de la Grande Ecole, à titre d’exemple, il y a deux à trois étapes de sélection, en fonction de la provenance : pré-sélection, concours écrit dans 5 matières et oraux en français et en anglais.
Comment mesurez-vous aujourd’hui la qualité de l’enseignement dispensé par le Groupe? À la présence de « chasseurs de têtes » à la sortie de l’Institut ?
Aux recrutements après l’obtention du diplôme ? À l’image que projette l’Institut dans le milieu des opérateurs économiques et des entreprises ?
La qualité de l’enseignement dispensé par le Groupe ISCAE est appréciée à plusieurs niveaux. Tout d’abord, le taux d’employabilité des lauréats approche les 90% après 6 mois de leur diplomation, sachant que certains choisissent de poursuivre leurs études ou de se lancer dans l’entrepreneuriat.
D’ailleurs, les recruteurs nous sollicitent automatiquement pour des présentations et sessions d’entretiens sur place, dans le campus, pour des recrutements ou pour des stages de fin d’études, qui débouchent souvent sur un recrutement.
La qualité de nos enseignements et de nos étudiants est également manifeste lorsqu’on voit les établissements étrangers partenaires se déplacer pour faire passer les entretiens sur place en vue des doubles diplomations. Ceci s’explique par le fait que très souvent, nos étudiants en DD sont classés parmi les premiers et sortent majors de promotion.
Enfin, pour les lauréats qui décident de poursuivre leurs études à l’étranger, ils intègrent des établissements prestigieux (Harvard Business School, HEC, ESSEC, ESCP) et poursuivent des carrières brillantes.
Entretien réalisé par
Afifa Dassouli