Un colloque international sur la recherche en gestion prévu en février
Après la chaire en PME, une équipe sur les groupes industriels et financiers
Le cycle doctoral de l’Iscae, qui a accueilli sa première promotion en 2011, commence à monter en cadence. En septembre dernier, l’école doctorale, qui en est à sa 3e promotion avec un total de 53 inscrits, a publié son premier cahier de recherche traitant de la titrisation. Quatre autres sont actuellement sous presse. Les préparatifs ont également commencé pour l’organisation d’un colloque international, les 27 et 28 février à l’Iscae-Casablanca, autour de la recherche en science de gestion. L’évènement réunira des experts nationaux et étrangers afin de discuter des dernières tendances en management et de présenter des benchmarks internationaux. En mars, ce sera autour des deuxièmes doctoriales de l’école. Une rencontre durant laquelle des débats thématiques sont organisés, et au cours de laquelle les doctorants ont la possibilité de présenter leurs travaux devant un jury. L’Iscae est aujourd’hui déterminé à se positionner en force en tant que pôle de la recherche en management. «Nous avons lancé ce projet dès 2006, car l’Iscae avait atteint un stade de maturité lui permettant d’aller vers la création et la diffusion de la connaissance au service des entreprises et de l’économie en général», tient à préciser Rachid M’Rabet, directeur du cycle doctoral. L’institut devait, par ailleurs, se préparer à la concurrence qui devient de plus en plus rude. Il a donc choisi pour cheval de bataille la qualité de l’enseignement et le développement de la recherche.
L’école doctorale fait appel à des professeurs marocains mais également étrangers, de l’université de Laval (Canada), Paris-Deauphine, Paris XII, du Conservatoire national des arts et métiers (Cnam).
. Elle englobe un centre de recherche composé de deux laboratoires spécialisés en finance/comptabilité et stratégie/marketing. Il existe également un groupe de travail sur les PME, formé suite à la création d’une chaire en PME en partenariat avec Attijariwafa Bank. La mise sur pied d’une équipe de recherche sur les groupes industriels et financiers est en gestation.
A l’instar des autres établissements de l’Enseignement supérieur, l’Iscae est appelé à apporter sa pierre à l’édifice en matière de R&D. Mais l’Institut devrait-il fusionner avec d’autres écoles en vue de mutualiser les moyens disponibles et de maximiser ses publications pour figurer dans les classements internationaux? C’est en tout cas la nouvelle vision du ministère de l’Enseignement supérieur qui encourage le rapprochement entre écoles et universités. Une loi sur la fusion des établissements est même dans le circuit d’adoption. «Pour être classé parmi les meilleurs établissements à l’international, il faut de l’argent et du temps. Il est clair que ce n’est pas demain la veille que nos universités seront classées», pense Rachid M’Rabet. En effet, pour être classé, deux éléments comptent: le nombre de publications et le nombre de travaux cités dans des articles scientifiques. Du coup, une véritable course au recrutement, au prix fort, des meilleurs chercheurs à l’international est enclenchée. Evidemment, seuls les établissements les plus prestigieux et les plus riches peuvent se le permettre. «Je pense qu’il est nécessaire de garder des ambitions réalistes. Nous devons faire de la recherche en fonction de nos moyens. Non pour des classements, mais afin de résoudre des problèmes économiques ou techniques», estime M’Rabet.
Le groupement des établissements non plus ne fait pas l’unanimité. Changer les tutelles, réviser les cadres juridiques, revoir les organisations… semblent trop compliqués à gérer. «Les écoles publiques au Maroc marchent très bien. Certaines, à l’instar de l’Iscae, sont même réputées à l’international. Laissons-les travailler! Pourquoi changer une équipe qui gagne?», s’interroge M’Rabet. «Je pense que ce n’est pas une priorité, nous avons d’autres chats à fouetter», conclut-il.